jeudi 14 février 2013

La solitude du pilier

La grippe a frappé.
Je me suis écroulée.

Enfin, j'ai résisté 2 jours, en niant les symptômes. Non, ce n'est pas la grippe, ça ne peut pas être la grippe. 
J'ai tout plein de choses à faire au bureau, je dois rester d'attaque pour les p'tits fruits. Non, non, non, je ne suis pas malade.
Au matin du 3ème jour, j'ai dû me rendre à l'évidence, elle m'avait eue.

Et là, je me suis pris en pleine face une autre évidence : je suis seule et dans une belle merde.
C'est ça d'habiter loin de toute famille et d'avoir des amis qui bossent autant que nous.
C'est ça d'avoir un Grand-Amour qui bosse à 110km d'ici, quitte la maison à 6h15 quand toute la maisonnée dort encore et rentre vers 20h après le bain (et généralement au milieu du dîner). Et qui ne peut pas vraiment poser ses jours de congé quand il veut.
Presque 18 mois que ça dure. Presque 18 mois qu'on a envie de changement.
Ca a été dur, très dur au début. Puis après quelques mois de cafouillage, j'ai réussi à mettre en place une organisation qui roule, pour gérer l'intendance de la maison et les p'tits fruits.
Je me suis même fait la réflexion la semaine dernière que finalement, ce n'était pas si grave si nous n'arrivions pas à vendre cette fichue bicoque (9 mois que je me transforme en agent immobilier le mercredi et les week-ends!) ou que je n'arrive pas à trouver du travail plus près du sien, parce qu'après tout, on s'y est fait à ce rythme. 
Dans la douleur, mais ça y est, on a enfin notre petite routine.

Et c'est là que la destinée a décidé de me rappeler à plus d'humilité sanctionner mon excès de confiance. Ma belle organisation a un point faible : tout repose sur moi.
Elle a frappé là où ça fait mal.

Lundi soir : 
Fervex power toute la nuit, shoot au Saint Doliprane 
Mardi matin, en plein déni : "ça va mieux, tout roule, on continue comme si de rien n'était".
Gros coup de mou à la mi-journée. 
La productivité d'une huître sur mes projets l'après-midi.
Je me traîne péniblement sur le chemin du retour. 
Consignes aux p'tits fruits et SMS d'alerte à Grand-Amour.
Attente fébrile sous un plaid en frissonnant.

Mercredi s'est apparenté à une sorte de Koh Lanta de la mère de famille. Je ne pouvais clairement pas compter sur mon immunité et me lever le matin m'a semblé un supplice comparable à l'épreuve des poteaux.

Jeudi, Saint Valentin au lit...

PS : J'ai complètement foiré mon rôle de pilier cette semaine. Mais j'ai bien joué le rempart, car aucun autre membre de la famille n'est atteint.... croisage de doigts intensif

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