lundi 29 avril 2013

Avaler des couleuvres

Y'a des périodes comme ça, où on a juste envie de se cacher dans un trou pour attendre que l'orage passe.
Mais comme on n'a pas vraiment de trou où se cacher, on reste debout, et on avale.
On ravale sa déception, on ravale sa colère, on ravale son chagrin.
On avale des couleuvres.

La plus grosse à avaler fut évidemment ce revirement de situation.
En compétition avec une série d'échanges avec ma belle-mère, qui veut venir vivre chez nous. (et qu'au vu des derniers événements, elle va bien finir par y parvenir.)
Ajoutez là-dessus un divorce qui se profile chez des très proches et vous aurez le tableau.

Bref, ce genre de grosses couleuvres, je les avale. C'est amer, mais je fais face.
Je me relance dans les visites immos (la toute première après la rétractation a été difficile à préparer.... d'autant qu'on m'a posé un lapin).
Je contacte tous les organismes possibles et imaginables (CCAS, office HLM) pour trouver une AUTRE solution.
Je console tant que je peux.

Mais le revers de la médaille, c'est que je deviens plutôt intolérante quand il s'agit de toutes ces petites couleuvres du quotidien qu'on veut me faire avaler, en plus de tout le reste.

La petite dame de l'accueil du supermarché de M. L., elle ne sait pas qu'elle est passée à 2 doigts de la décapitation par exemple.
Je suis allée la voir car j'ai eu la divine surprise de payer pour 70€ de couches alors qu'il y a une super méga promo en cours.
 "oh mais c'est normal Madame, vous avez pris un family pack alors que la promo est sur les jumbo packs!" 
"Ah oui, alors pourquoi tout est sur la même palette?"
"J'en sais rien mais soit je vous fais un avoir, soit vous retournez en chercher, la promo est toujours valable sur les jumbo packs". 

Ok, j'y retourne, mais je dois laisser mon caddie à l'entrée.
Je pars donc avec les 2 p'tits fruits, à pied. 
Je joue à Tetris sur la palette pour trouver les cartons taille 5 Jumbo. 
Elles commencent à s'agiter.
Je retourne légèrement transpirante à l'accueil avec 2 cartons sous le bras et un p'tit fruit accroché à chacune de mes mains.

"Ah ben non Madame, c'est pas ça. Ca, c'est des Jumbo !"
Hein, WTF????" Il faut qu'il y ait écrit Jumbo PACK dessus, pas Jumbo tout court"."Mais bordel pourquoi tout est sur la même palette?"

Allez on y retourne.
Les p'tits fruits sont ingérables, on me regarde de travers quand je leur cours après autour des palettes de couches.
Je transpire allègrement et je ne trouve pas de taille 5 Jumbo PACK... y'a que des "tout court"...
Je repars quand même avec 2 cartons de taille 4+ sous le bras, j'ai pas fait tout ça pour rien.
Ma voix monte dans les aigus pour que les p'tits fruits me suivent jusqu'à l'accueil.
J'arrive en sueur, agacée et épuisée.
Et là, le coup de grâce : "c'est pas facile, hein, de faire les courses avec les enfants?"


J'ai pas pu l'avaler celle-là.
 " C'est sûr que quand le magasin me tend des pièges à la c*n avec des promos à la c*n et m'oblige à y retourner sans caddie, c'est pas facile, hein."
Elle n'a pas osé me répondre et a renoncé à son avoir pour me rembourser la différence (+ de 30€ quand même!!).
Dans la voiture j'ai eu honte quand même.
Mais m*rde, je peux pas toutes les avaler, hein.




Bits + pieces #15








#1 mon jasmin est enfin en fleurs!
#2 changement de tête, j'ai essayé la moitié de la boutique !
# 3 elle lit des histoires à ses poupées <3
# 4 un au-revoir bien gris...
# 5 un joli cadeau pour un joli bébé
# 6 une petite révolution chez mes parents
#7 le cerisier de mon enfance est en fleurs !

jeudi 18 avril 2013

La revanche de la visite immo


Ce qu'il y a de bien quand tu sais que ta maison est sur le point de se vendre, c'est que tu peux commencer, toi aussi, à chercher un nouveau saladier nid douillet pour tes p'tits fruits.
Et là, comment dire? C'est un peu la danse de la JOIE.

Enfin c'est ton tour de débarquer chez les gens, d'examiner chaque pièce, de trouver au choix : les chambres trop petites, la cuisine pas assez fonctionnelle, la pièce à vivre biscornue ...
A toi d'imaginer où tu mettrais ton lave-vaisselle dans la cuisine, la balançoire des enfants dans le jardin, le sapin de Noël dans le salon (suis-je la seule cinglée à imaginer ça dans toutes les maisons où je passe?)
A toi de rôder dans le quartier, compter les commerces, reluquer l'école de derrière le portail.
C'est ton tour aussi de décider en moins de 5 minutes que non, non, non, tu vas pas l'acheter celle-là.


Mais comme tu sais aussi, mieux que quiconque, le temps, l'énergie et l'espoir investi par les propriétaires vendeurs dans chacune des visites (sauf le jeune blond, toi, là, qui nous as fait visiter ta maison sans même avoir débarassé les restes de ta soirée de la veille ni même aéré la pièce dans laquelle trône la litière du chat...), tu ménages tes hôtes, tu souris un peu, tu poses quelques questions, tu gardes tes commentaires pour toi, tu remercies de l'accueil, tu attends d'être dans la voiture avant de critiquer méchamment et surtout, surtout, tu rappelles rapidement pour dire ce qu'il en est.

Parce que je compte sur les doigts d'une seule main les couples qui nous ont rappelé (sur 37 prétendants) alors qu'ils ont quasiment tous dit qu'ils nous "donneraient des nouvelles".
Parce qu'en 30 minutes chez les gens, on ne touche pas forcément du doigt l'histoire cachée qui les pousse à vendre
: un couple qui se sépare, une femme seule qui se résoud enfin à vendre la maison familiale qu'elle a cru pouvoir garder et entretenir, une famille lassée par un rythme de vie éreintant...

Parce que même s'il y a souvent un nouveau départ pour du mieux, ça peut être difficile de laisser certains murs
derrière soi...
Donc oui, c'est un petit mauvais moment à passer au téléphone, mais c'est important.

lundi 15 avril 2013

Bits + pieces #14










#1 Croisé sur ma route en début de semaine, il nous a porté chance?
# 2 Derniers diagnostics avant compromis
#3 Le changement est en marche !
# 4 La terrasse retrouve doucement sa configuration été
# 5 Un goûter partagé en bonne compagnie...
# 6 Bouquet
# 7 et #8 Je préfère quand les nuages sont sur les t-shirts des petits fruits !

Bonne semaine !

vendredi 12 avril 2013

Mais, mais, mais....


"mais y'a pas de garage???"
(non, mais c'était pourtant clair dans l'annonce)

"mais y'a 3 niveaux???"
 (oui TROIS, mais c'était pourtant clair dans l'annonce)

"mais il est tout petit le jardin!!!"
(au risque de me répéter... c'était pourtant clair dans l'annonce)

"mais on entend le bruit de la route depuis le jardin???"
 (avec un vent de 15.2 noeuds orientation sud/sud est... un peu, oui mais ça ne dépasse pas 23.6 décibels)

"mais c'est quoi ce terrain à côté???"
 (bon ok, le voisin fait n'importe quoi dans son jardin... mais la haie fait bien 3 mètres 10....)


"mais elle est trop petite cette pièce à vivre!!!"

"mais il est pas un peu petit le salon???"

"mais elle est pas un peu petite la cuisine???"

" ah....vous êtes sûrs qu'il y a 100 m²?"

"mais il est pas un peu raide cet escalier???"

"bon moi.... je cherche un plain-pied"

"mais vous êtes sûrs qu'il n'y a pas de vis-à-vis?"

"mais elles sont pas un peu hautes les haies du voisin?"

"mais qu'est qu'elle est belle cette salle de bains!" (spéciale dédicace à Papi mitraillette et Ti'frère)

"et sinon....pourquoi il n'y a pas de cheminée?"

"et aussi... vous seriez prêts à la vendre 20% moins chère?"

 
11 mois et 6 jours après la première annonce sur le bad corner, 37 visites plus tard (aka 37 rangements façon "maison témoin" plus tard).....  on l'a vendue!!!!!

Hourrrrrraaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa !!!
(ouais, fallait bien 22 A....)

Bon, en vrai, le délai de rétractation n'est pas encore passé alors il n'est pas interdit de croiser tout ce qu'il y a de croisable.... merci ;-)

mardi 9 avril 2013

Resto crash-test : le Carpaccio

Samedi dernier, je me suis plantée... Ne fuyez pas tout de suite, ça finit bien ;-)

J'avais prévu un programme assez chargé pour l'après-midi, et 2 visites immobilières sont venues se greffer en plus du reste....
Lassée de devoir chambouler nos week-ends à chaque visite (depuis 10 mois), j'ai décidé de ne rien retirer au programme initialement prévu... grosse erreur.
Parce qu'une chose en entraînant une autre.... on se retrouve à faire les courses initialement prévues en solo pour le début d'après-midi pendant que Grand-Amour aurait siesté avec ses filles... à 18h30 et avec toute la petite famille.
Avec une Groseille dont la sieste a été écourtée par les visites immos.
Avec une Framboise assez énervée d'avoir dû rester à la maison pour cause de visite immos. Expérience à ne pas renouveler.

On sort donc du Grand Frais à 19h bien passées, tout le monde est énervé, le planning habituel est complément dépassé, les p'tits fruits ont faim, leurs parents sont crevés.....

Et là, au milieu du parking, j'ai une étincelle de génie
"Tiens et si on mangeait au resto?" (la flemme de rentrer faire le dîner a pensé tout haut)
Grand-Amour, rincé par l'ambiance de la journée, me fait les gros yeux. Mais trop tard, la Framboise a entendu et dès qu'il s'agit de resto, elle est toujours partante!Et il se trouve qu'il y a un restaurant, juste à côté, sur le même parking. Zou, on largue les légumes dans le coffre et on y va. Grand-Amour avait sa tête de mannequin crash-test mais il a suivi sa folle furieuse de femme. Et ce fut ma meilleure idée de la journée !

Nous avons été accueillis très chaleureusement.
Primo, ils n'ont pas frémi d'effroi en nous voyant débarquer avec les petits fruits (ça nous est arrivé plus d'une fois!!)
Deuxio, le serveur a tout de suite pris la commande pour les enfants avant de nous demander si nous voulions un apéritif.
Tertio, les assiettes des enfants ont été servies en même temps que les sus-mentionnés apéritifs (et c'est toujours bien agréable de siroter un verre de Tariquet tranquillement pendant que nos 2 affamées se jettent sur leur repas).

Ca a immédiatement détendu l'atmosphère et le reste de la soirée a été doux et agréable.
Les filles se sont très bien comporté (si on oublie que la Framboise a trempé ses frites dans sa grenadine et fait tomber sa cuillère 3 fois, et que la Groseille nous a collé la honte un fou rire mémorable en poussant un rot de camioneur au moment où le serveur nous a apporté les plats).

J'ai pris quelques photos pour vous donner une idée... (désolée pour les trop nombreux flous, la faute au Tariquet à la lumière tamisée)

La décoration est moderne et plutôt réussie. Elle nous fait vite oublier que le restaurant se trouve sur le parking d'une zone commerciale. Une immense bibliothèque borde l'un des murs, remplie de bouteilles et de simili-livres. De l'autre côté, une ardoise géante orne un mur de briques. La salle est grande (il y en a même une deuxième) mais pas bruyante car l'espace n'est pas rempli à outrance, les tables sont suffisamment espacées pour ne pas être gêné par ses voisins.




Côté carte, c'est un restaurant italien, qui propose évidemment des plats de pâtes, des pizzas, des risottos (risotti?) en plus de plats plus traditionnels en viande et poisson.

Je me suis laissée tenter par un risotto aux saint-jacques :


Grand-Amour a pris le plat du jour : selle d'agneau


Tout était très bon.
Les desserts : tiramisu pour Grand-Amour et profiteroles (annoncées maison) pour moi. Je me méfie toujours de la carte des desserts (et encore plus de l'appellation maison) car bien peu de restaurants ont réellement un pâtissier en cuisine (ou alors il s'appelle Metro et bosse dans le congel)... Je suis rarement dupe en bonne passionnée de pâtisserie que je suis...  et sur des profiteroles, ça ne pardonne pas ! mais là, très bonne suprise ;-)



Tout ce que nous avons mangé était très bon et le service a été très agréable et souriant.
Et surtout... ça fait du bien de voir des serveurs aux petits soins avec les enfants ! On nous a spontanément proposé un réhausseur pour la Groseille, le serveur a pris la commande de la Framboise avec attention (surtout pas de glaçons dans la grenadine!), a insisté pour changer la cuillère à chaque fois qu'elle tombait au sol ("jai entendu qu'elle était retombée, je vous en ramène une autre"), a ri de bon coeur avec nous quand la Groseille-camioneuse nous a collé la honte (la table d'à côté aussi a piqué un fou rire) et nous a demandé discrètement si nous l'autorisions à offrir un petit sachet de bonbons à la Framboise en fin de repas.

Bref, pour nous, c'est tout bon. Un bon petit resto italien des familles comme dirait Super-Copine.

Pour finir, parlons des choses qui fâchent, l'addition : 71.40€ pour 2 plats et 2 desserts à la carte, 2 verres de vin en apéritif + 2 verres pendant le repas et 2 menus enfants. Ca reste raisonnable.

J'en oublierais presque de vous donner l'adresse :
Le Carpaccio
148 Route Heyrieux, 69780 Mions

A mettre sur la liste des restaurants où l'on peut aller en famille les yeux fermés un samedi soir (même sans réservation!).
Je laisse le mot de la fin à la Framboise, sur le chemin du retour : "Maman, c'était une super soirée magnifique!".

lundi 8 avril 2013

Bits + pieces # 13











# 1 J'ai tout mangé le chocolat... (je fais rien que des bêêêtiiiiiises... quand Sébastien Bouillet fait du bon chocolat !)
# 2 J'ai mangé des légumes aussi, j'y ai mis tout mon coeurn la mandoline en est témoin (ouïe)
# 3 On pense au covoiturage ces derniers temps dans la famille Fruit
# 4 En bonne lyonnaise, la Groseille aime explorer les traboules dès qu'un rayon de soleil le permet...
# 5 Un papier peint plus qu'improbable dans les toilettes du nouvel appart de Petit frère et Dulcinée.... leurs proprios ont des goûts de ch*otte
# 6 et # 7 Un petit café entre mère et filles (une grenadine pour la Framboise), j'adore <3
# 8 Découverte d'un nouveau resto très kids friendly (je vous en reparle bientôt), la Framboise a aimé la déco
#9 La Groseille, elle, a surtout aimé les bouteilles de vin (une future oenologue?)

Bises et bonne semaine !

jeudi 4 avril 2013

Sur un malentendu…

La salade de fruits a bien de la chance.
Parce qu’avec les 2 parents qu’elles se trainent, elles auraient pu ne jamais voir le jour.
Grand Amour et moi, on est de grands bras-cass’ de la drague. On n’a pas eu pléthore d’histoires sentimentales avant de se rencontrer (enfin presque) et il faut le dire, on ne sait pas tellement comment s’y prendre au grand jeu de la séduction.
On s’est rencontrés pendant nos études. Dans le genre d’école qui organise des « week-ends d’intégration » pour ses nouveaux arrivants (les bizuts !!). Sauf qu’histoire de faire simple, la « première étincelle », elle n’a pas eu lieu tout de suite…..
On aurait pu se rencontrer pendant le WEI où on était bizuts, par exemple. Mais non.
Ce premier RDV manqué, c’est moi qui l’ai torpillé. J’avais de bonnes excuses : ma famille vivait une épreuve très douloureuse cette année là et en tant qu’étudiante boursière, je n’avais pas 80 euros à jeter par les fenêtres pour un WE ni de quoi financer un déguisement de Falbala (que j’étais sensée représenter pour ce week-end à thème « familles de BD ».) Je n’avais ni l’envie de faire la fête, ni le budget.
End of the story. Pas de rencontre le premier week-end.
Pas grave, on aurait sûrement l’occasion de se recroiser dans l’année, on était dans la même promo. Sauf que la promo était scindée en 2 groupes, et qu’on n’a pas été inscrits dans le même. Et qu’on ne participait à aucun projet / club /assoce en commun.
On a passé une année entière sans se « rencontrer » vraiment. Je savais qu’il existait (« mais tu sais, le type , là, avec un prénom pas commun, qui a tout un groupe de fans copines avec lui » « aaaah, oui »), il savait que j’existais (« mais tu sais, la fille , là, avec un prénom pas commun, qui a un tout petit groupe d’amis avec elle » « aaaah, oui »). Point barre.
Et en fait, c’est pas plus mal, la vie est bien faite.
Parce que moi, cette année-là, je me suis débattue pas mal dans un quotidien morose, j’étais pas drôle-drôle (rapport à l’épreuve familiale susmentionnée). J’ai pris de grandes baffes dans ma tronche qui m’ont fait grandir et devenir réellement adulte (à 20 ans, pardi ! il était temps aussi…hum). Je n’ai donc pas cherché à élargir mon cercle d’amis, j’avais la vie sentimentale d’une bénédictine, je n’ai fréquenté que mes 2/3 amis proches rencontrés en prépa, qui savaient tout de ce que je traversais. Ils ont été d’un réconfort précieux <3
Parce que lui, il était in love avec une autre en fait. Ouais, Grand Amour vivait une belle histoire à l’époque, avec une hôtesse de l’air (tape toi la pression derrière quand ton mec a une ex hôtesse de l’air !). 3 ans de love-story en tout et si je l’avais vraiment remarqué à l’époque, je n’aurais rien osé…. j’avais déjà pas l’audace de draguer un célib’ qui me plaît alors un type casé, hu hu hu….

Notre première année d’études s’est écoulée sans qu’il ne se passe rien. Lui dans son monde, moi dans le mien.
Nous sommes partis en stage linguistique dans 2 pays différents.
Moi, j’ai laissé derrière moi 18 mois de peine, de larmes, d’angoisse pour ma famille, de culpabilité à construire ma vie loin d’eux, pour enfin prendre mon envol, continuer d’avancer. J’ai travaillé 2 mois aux Etats-Unis, et l’éclosion de l’adulte que j’allais devenir a bien avancé cet été là.
Lui, il a appris par téléphone le divorce de sa mère et son beau-père…. et son hôtesse l’a largué par SMS. Classe, hein ? Et pour la p’tite histoire, elle l’a quitté pour un pilote, le cliché n’est qu’à demi-cliché paraît-il…. Il est rentré en France avec son petit cœur brisé. L’hôtesse l’attendait tout de même à l’aéroport pour lui rendre ses clés (d’appart et de voiture, il lui avait tout prêté en son absence….)
Là, on était prêts. A se voir, enfin. A se rencontrer vraiment.
C’était au week-end d’intégration. Vous savez, celui que j’ai raté la première année.  En début de deuxième année, on a participé à l’organisation de celui des nouveaux bizuts. On s’est alors parlé pour la première fois, on a partagé la même voiture, on a porté des vivres et des boissons (beaucoup de boissons !), on a organisé des jeux débiles, on a rigolé derrière un bar parce que je ne savais pas servir une pression dignement.
Il m’a fait rire. D’un rire vrai, profond, sincère et rafraichissant. Comme je n’avais pas ri depuis longtemps. Je suis son meilleur public (et encore aujourd’hui !). Je l’ai trouvé drôle, mignon, touchant ce week-end là. Et, croyez le ou non, moi,  je l’ai séduit en chantant à tue-tête une chanson débile debout sur un bar (ceux qui me connaissent savent à quel point ça me ressemble, n’est-ce pas !!). J’avais une angine carabinée, j’étais bourrée au rhum Doliprane / Advil et je brayais du Lorie en même temps que les bizuts au karaoké. Ouaip. La rencontre de rêve, hein.
C’est suite à ce week-end qu’a commencé « la longue cour des 2 brascass’ ». On se plaisait mais on ne savait pas comment se le dire.  J’ai rejoint le même club que lui (le journal de l’école… j’aimais déjà écrire à cette époque), il a grugé notre pote pour s’asseoir à côté de moi en cours d’espagnol.
Je me suis inscrite à un week-end ski pensant qu’il irait, alors que je ne sais pas, mais alors pas du tout skier ! J’ai failli mourir sur les pistes, je me suis blessée au genou, j’ai été sermonnée par des pisteurs qui ont remis en marche un télésiège rien que pour me redescendre dans la station…. et je me suis jamais autant ennuyée.  Toute la promo (sauf un !) ayant capté notre manège, ils se sont arrangés pour que Pas Encore Grand Amour passe me prendre au retour du week-end « pour m’aider à porter mes skis » et m’inviter à manger. Sauf que le « sauf un » s’est incrusté (« ah ben je mangerais bien avec vous en fait !! ») et que j’étais bien trop crevée pour rester jusqu’à ce que le boulet nous lâche….
On a tourné autour du pot un loooooonnnng moment. Il m’a même invité à dîner en tête à tête chez lui sans rien tenter (autant vous dire que je suis rentrée en pensant que je me faisais des films toute seule dans ma tête). Et puis, une soirée dans un club lyonnais s’est profilée. Une amie à lui l’a coaché « allez y’a moyen » (merci FA !). Un ami à moi m’a coaché « allez, lâche toi, il t’adore j’en suis sûr » (merci Flo !)
Et on a conclu.
Miss Framboise, Miss Groseille, this was how I met your father.
Lucky you, girls, on revient de loin.

PS : 1 ou 2 ans après le début de notre histoire, on discutait de ce fameux week-end d’intégration et Grand Amour a appris que je devais être Falbala : « Aaaaah mais je l’ai attendue tout le week-end moi, Falbala !! C’était TOI ??» <3
PS2 : Pour nos premières vraies vacances à 3 avec la Framboise âgée de 13 mois, nous sommes partis à 800 km de chez nous, dans une région où Grand Amour n’avait jamais mis les pieds avant. On dînait au resto, je vois Grand Amour un peu absorbé par la table derrière moi. Il me glisse à l’oreille « ne te retourne pas, y’a l’hôtesse derrière toi »….

PS3 : ça fait 10 ans qu'on a conclu... sur un presque malentendu.
Je t'aime, mon Grand-Amour.

PS4 : pas de bits + pieces cette semaine, la faille spatio-temporelle du week-end pascal + la roséole de la Groseille ont eu raison de moi...