jeudi 4 avril 2013

Sur un malentendu…

La salade de fruits a bien de la chance.
Parce qu’avec les 2 parents qu’elles se trainent, elles auraient pu ne jamais voir le jour.
Grand Amour et moi, on est de grands bras-cass’ de la drague. On n’a pas eu pléthore d’histoires sentimentales avant de se rencontrer (enfin presque) et il faut le dire, on ne sait pas tellement comment s’y prendre au grand jeu de la séduction.
On s’est rencontrés pendant nos études. Dans le genre d’école qui organise des « week-ends d’intégration » pour ses nouveaux arrivants (les bizuts !!). Sauf qu’histoire de faire simple, la « première étincelle », elle n’a pas eu lieu tout de suite…..
On aurait pu se rencontrer pendant le WEI où on était bizuts, par exemple. Mais non.
Ce premier RDV manqué, c’est moi qui l’ai torpillé. J’avais de bonnes excuses : ma famille vivait une épreuve très douloureuse cette année là et en tant qu’étudiante boursière, je n’avais pas 80 euros à jeter par les fenêtres pour un WE ni de quoi financer un déguisement de Falbala (que j’étais sensée représenter pour ce week-end à thème « familles de BD ».) Je n’avais ni l’envie de faire la fête, ni le budget.
End of the story. Pas de rencontre le premier week-end.
Pas grave, on aurait sûrement l’occasion de se recroiser dans l’année, on était dans la même promo. Sauf que la promo était scindée en 2 groupes, et qu’on n’a pas été inscrits dans le même. Et qu’on ne participait à aucun projet / club /assoce en commun.
On a passé une année entière sans se « rencontrer » vraiment. Je savais qu’il existait (« mais tu sais, le type , là, avec un prénom pas commun, qui a tout un groupe de fans copines avec lui » « aaaah, oui »), il savait que j’existais (« mais tu sais, la fille , là, avec un prénom pas commun, qui a un tout petit groupe d’amis avec elle » « aaaah, oui »). Point barre.
Et en fait, c’est pas plus mal, la vie est bien faite.
Parce que moi, cette année-là, je me suis débattue pas mal dans un quotidien morose, j’étais pas drôle-drôle (rapport à l’épreuve familiale susmentionnée). J’ai pris de grandes baffes dans ma tronche qui m’ont fait grandir et devenir réellement adulte (à 20 ans, pardi ! il était temps aussi…hum). Je n’ai donc pas cherché à élargir mon cercle d’amis, j’avais la vie sentimentale d’une bénédictine, je n’ai fréquenté que mes 2/3 amis proches rencontrés en prépa, qui savaient tout de ce que je traversais. Ils ont été d’un réconfort précieux <3
Parce que lui, il était in love avec une autre en fait. Ouais, Grand Amour vivait une belle histoire à l’époque, avec une hôtesse de l’air (tape toi la pression derrière quand ton mec a une ex hôtesse de l’air !). 3 ans de love-story en tout et si je l’avais vraiment remarqué à l’époque, je n’aurais rien osé…. j’avais déjà pas l’audace de draguer un célib’ qui me plaît alors un type casé, hu hu hu….

Notre première année d’études s’est écoulée sans qu’il ne se passe rien. Lui dans son monde, moi dans le mien.
Nous sommes partis en stage linguistique dans 2 pays différents.
Moi, j’ai laissé derrière moi 18 mois de peine, de larmes, d’angoisse pour ma famille, de culpabilité à construire ma vie loin d’eux, pour enfin prendre mon envol, continuer d’avancer. J’ai travaillé 2 mois aux Etats-Unis, et l’éclosion de l’adulte que j’allais devenir a bien avancé cet été là.
Lui, il a appris par téléphone le divorce de sa mère et son beau-père…. et son hôtesse l’a largué par SMS. Classe, hein ? Et pour la p’tite histoire, elle l’a quitté pour un pilote, le cliché n’est qu’à demi-cliché paraît-il…. Il est rentré en France avec son petit cœur brisé. L’hôtesse l’attendait tout de même à l’aéroport pour lui rendre ses clés (d’appart et de voiture, il lui avait tout prêté en son absence….)
Là, on était prêts. A se voir, enfin. A se rencontrer vraiment.
C’était au week-end d’intégration. Vous savez, celui que j’ai raté la première année.  En début de deuxième année, on a participé à l’organisation de celui des nouveaux bizuts. On s’est alors parlé pour la première fois, on a partagé la même voiture, on a porté des vivres et des boissons (beaucoup de boissons !), on a organisé des jeux débiles, on a rigolé derrière un bar parce que je ne savais pas servir une pression dignement.
Il m’a fait rire. D’un rire vrai, profond, sincère et rafraichissant. Comme je n’avais pas ri depuis longtemps. Je suis son meilleur public (et encore aujourd’hui !). Je l’ai trouvé drôle, mignon, touchant ce week-end là. Et, croyez le ou non, moi,  je l’ai séduit en chantant à tue-tête une chanson débile debout sur un bar (ceux qui me connaissent savent à quel point ça me ressemble, n’est-ce pas !!). J’avais une angine carabinée, j’étais bourrée au rhum Doliprane / Advil et je brayais du Lorie en même temps que les bizuts au karaoké. Ouaip. La rencontre de rêve, hein.
C’est suite à ce week-end qu’a commencé « la longue cour des 2 brascass’ ». On se plaisait mais on ne savait pas comment se le dire.  J’ai rejoint le même club que lui (le journal de l’école… j’aimais déjà écrire à cette époque), il a grugé notre pote pour s’asseoir à côté de moi en cours d’espagnol.
Je me suis inscrite à un week-end ski pensant qu’il irait, alors que je ne sais pas, mais alors pas du tout skier ! J’ai failli mourir sur les pistes, je me suis blessée au genou, j’ai été sermonnée par des pisteurs qui ont remis en marche un télésiège rien que pour me redescendre dans la station…. et je me suis jamais autant ennuyée.  Toute la promo (sauf un !) ayant capté notre manège, ils se sont arrangés pour que Pas Encore Grand Amour passe me prendre au retour du week-end « pour m’aider à porter mes skis » et m’inviter à manger. Sauf que le « sauf un » s’est incrusté (« ah ben je mangerais bien avec vous en fait !! ») et que j’étais bien trop crevée pour rester jusqu’à ce que le boulet nous lâche….
On a tourné autour du pot un loooooonnnng moment. Il m’a même invité à dîner en tête à tête chez lui sans rien tenter (autant vous dire que je suis rentrée en pensant que je me faisais des films toute seule dans ma tête). Et puis, une soirée dans un club lyonnais s’est profilée. Une amie à lui l’a coaché « allez y’a moyen » (merci FA !). Un ami à moi m’a coaché « allez, lâche toi, il t’adore j’en suis sûr » (merci Flo !)
Et on a conclu.
Miss Framboise, Miss Groseille, this was how I met your father.
Lucky you, girls, on revient de loin.

PS : 1 ou 2 ans après le début de notre histoire, on discutait de ce fameux week-end d’intégration et Grand Amour a appris que je devais être Falbala : « Aaaaah mais je l’ai attendue tout le week-end moi, Falbala !! C’était TOI ??» <3
PS2 : Pour nos premières vraies vacances à 3 avec la Framboise âgée de 13 mois, nous sommes partis à 800 km de chez nous, dans une région où Grand Amour n’avait jamais mis les pieds avant. On dînait au resto, je vois Grand Amour un peu absorbé par la table derrière moi. Il me glisse à l’oreille « ne te retourne pas, y’a l’hôtesse derrière toi »….

PS3 : ça fait 10 ans qu'on a conclu... sur un presque malentendu.
Je t'aime, mon Grand-Amour.

PS4 : pas de bits + pieces cette semaine, la faille spatio-temporelle du week-end pascal + la roséole de la Groseille ont eu raison de moi...

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